Cours Oussoûl ul Fiqh - Numéro 3

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بسم الله الرحمن الرحيم

Ousoûl ul Fiqh

Introduction aux Fondements de la Jurisprudence Islamique

[Cours 3] du frère Abou Salmane

 

Résumé de Cours :

-         1. Un rappel sur les définitions succinctes des termes Ousoûl, al Fiqh et de Ousoûl ul Fiqh

-         2. Un rappel sur l’objet d’étude et les objectifs de la science de Ousoul ul Fiqh

-         3. Les références qui ont permis d’établir cette science

-         4. Les fawa’id : les profits derrière cette science.

 

 

Référence : Ma3alimou Oussoul ul Fiqh de Sheykh al Jizâni, Téléchargeable en arabe Ici.

Nous allons voir dans ce cours :

 

1. Un rappel sur la définition des termes.

 

Les domaines de cette science qui est ousoul ul fiqh sont au nombre de 4 :

a-      al adilla (qui sont les sources et preuves qu’ont peut employé par la suite dans le fiqh, lorsque le mujtahid les emploie pour en extraire les ahkam shar3iya)

b-     tourouq ul istinbat (les procédés de déduction des ahkam shar3iya à partir des adilla tafSiliya (preuves détaillées) du Qur’an et de la Sunna)

c-      l’ijtihâd (ses conditions, dans quels domaines il est accepté, etc …)

d-     les ahkam (les statuts légaux)

 

 

Ousoûl est le pluriel de Assl, d’un point de vue linguistique (ma3nahou fil loughawi) il désigne ce qui est la source de l’existence d’une chose [ cf : al Misbah al Mounîr ].

D’un point de vue terminologique (ma3nahou fil istilâhi), dans le mustalah des ousouliyin, ce terme désigne les preuves ou sources en général, ex : lorsqu’un faqîh ou un juriste dit ‘le assl dans telle question est dans le Qur’an & la Sunna’, il veut dire par là que la preuve et la source de ce sujet trouve son origine dans le Qur’an et la Sunna. Ce terme peut avoir d’autres définitions, mais en majorité il désigne ‘la preuve’, c’est ce sens qui est visé dans le domaine de al ousoul [ cf : Sharh al kawkâbil Munîr vol 1 p 39 – Ibnu Najjâr al Futûhi ]

 

     

      Fiqh linguistiquement signifie al fahm (compréhension), il est employé certaines fois pour désigner al 3ilm (la science) et d’autres fois pour désigner al fitna (l’intelligence) [ cf : lissanu l 3arab – l’imam Ibnu Mandhur ].

Dans la terminologie des fuqaha, des juristes, ce terme désigne la connaissance des statuts légaux pratiques qu’elle soit certaine (aucun doute) ou probante (on suppose majoritairement que cette connaissance est juste et s’accorde à la réalité, sans en être sûr et certain > adh dhânn), statuts légaux qui trouvent leur source dans shari3a. Ici on parle bien de statuts légaux pratiques (qui sont liés au fiqh) et non dogmatiques (qui sont liés à la ‘aquida) : ce sont des statuts légaux qui sont dans le cadre d’al Ibadat ou de al Mu3amalât (le comportement ou les relations, qu’elles soient familiales, commerciales, internationales, entre le gouvernant et le gouverné, etc …).

 

Cette connaissance est tirée et basée et est élaborée et obtenue à travers les preuves détaillées (ad dalil tafSîli) dans le Qur’an et la Sunna. Sheykh Abdullah al Fawzan (enseignant fi jami3at il Ryadh - Spécialisé dans ousoul ul fiqh) dans son Sharh (son explication) de Qawa3id ul Ousoul de l’imam Abdil Mu’min al Hanbali al Baghdâdi, décrit ad dalil at tafSîli comme étant les preuves spécifiques à une question donné et à un sujet précis, par exemple la parole d’Allah : « Et accomplissez la Salât » - al baqarah (v110). Ce verset ne concerne qu’un sujet > la Salat.

 

 

2. Mawdou3 l Ousoûl : l’objet d’étude, le sujet de l’Ousoul.

 


Les sujets de recherche de la science d’al Ousoul sont :

-         La connaissance des preuves légales (ce qui peut servir de source pour légiférer et établir des lois, savoir ce qui est permis et interdit, etc …)

-         La connaissance de leur degrés (le degrés des preuves légales, on a besoin par exemple lorsqu’on traite le cas d’at-ta3âroud (la contradiction en apparence entre les textes) Quelle preuve a le plus de poids ? Est-ce le 3am ou le hass ? Est-ce le dalil général ou le dalil spécifique ? etc … Al Joumhour considèrent que c’est le dalil spécifique, Al Ahnaf considèrent que c’est le dalil général.. Quelle position est la plus juste ? > c’est ceci qui sera détaillé dans al 3ilm al Ousoul).

-         La connaissance de leur Hal (la situation des textes : qu’est-ce qu’un texte qui est hass, moutlaq etc …).

-         Savoir quand est-ce qu’on restreint un texte de source de la législation, comment, dans quelles situations et selon quelles conditions on le restreint…

 

 


3.
Les références (les maSâdil) qui ont permis d’établir la science de Ousoûl ul Fiqh

 


Les preuves, les sources et les fondements sur lesquels se basent les qawa3id de Ousoul ul Fiqh :

-         Le suivie de l’ensemble des textes du Qur’an et de la Sunnah authentique.

-         Les textes (les athar) qui ont été apporté des Sahaba et de leurs successeurs les tabi3in.

-         Ijma3 Salaf us Sâlih : le consensus des pieux prédécesseurs.

-         Les règles de la langue arabe, et les témoins (vers de poésie ou autre) qui sont parmis les bases de l’élaboration de la langue arabe.

-         La fitra et la raison saine

-         L’Ijtihâd : l’effort d’interprétation des savants, et leurs déductions qui sont en concordance avec les règles de la shari3a.

 

Ex : L’imam Muhammad ibnu Idriss ash Shafi3i, qui est le premier à avoir codifié la science de ousoul ul fiqh a puisé les références de son livre Ar rissâla dans ce que nous avons mentionné auparavant.

Sur les pages de son livre, on voit que le premier de ces maSdal que l’imam ash Shafi3i a employé fût les versets du Qur’an comme l’une des règles de l’élaboration des règles d’al ousoul [ cf : Ar rissâla, p 425-427 ].

Puis les hadith prophétiques [ cf : Ar rissâla, p 401 & 406 ]

Puis les actions des sahaba [ cf : Ar rissâla, p 410, 438 & 447 ]

Puis les paroles des tabi3in [ cf : Ar rissâla, p 448 & 457 ]

Puis le consensus des gens de science [ cf : Ar rissâla, p 419-420 & 453 ]

Puis la langue arabe [ cf : Ar rissâla, p 52, 213 & 487 ]

Puis les paroles de certains gens de science et certains savants [ cf : Ar rissâla, p 200 & 255 ]

 

 


4.
Les fawa’id, les profits de Oussoul ul Fiqh

 


Parmis les profits de cette science, nous avons :

-         Limiter et cerner les fondements de l’argumentation, en distinguant les sources valides & authentiques pour établir des ahkam shar3iya des sources qui ne le sont pas.

-         L’exposé d’une méthodologie d’une argumentation juste et valable, car la validité d’une preuve ou d’une source légale ne justifie pas le bien fondé de son emploi lors d’une argumentation.

-         Faciliter le procédé de l’Ijtihâd afin de donner au cas nouveau les statuts légaux concordant.

-         L’exposé des limites et règles à respecter dans la fatwa, dans l’élaboration d’un avis juridique : les conditions du moufti (celui qui est à la base de la fatwa et qui est amené à déduire les ahkam shar3iya de leurs adilla tafSîliya : les preuves détaillées) et le comportement qu’il doit respecter.

-         La perceptions des causes qui ont amené à la divergence entre les savants, et la recherche d’excuses justifiant l’existence de ces désaccords, et savoir que le but de leur divergence n’est pas de s’opposer à Allah et au prophète salallah a3layhi wa salam, souvent bien au contraire. On va rechercher les causes de la divergence afin de trouver des excuses à ses savants afin qu’ils gardent le respect et la valeur qui leur revient.

-         L’invitation de suivre les preuves où qu’elles soient et l’abandon du fanatisme et du conformisme aveugles, qui sont l’une des sources des calamités que nous vivons aujourd’hui.

-         La protection de le législation islamiques en préservant les bases de l’argumentation et en répondant sur les ambiguïtés et erreurs des égarés qui souhaitent soit faire douter de cette religion, soit faire douter des fondements de cette religion, ou font dire et attribue à cette religion ce qui n’en fait pas partie.

-         La préservation du fiqh islamique, d’une pseudo émancipation sur base de nouvelles sources de législation (comme ceux qui actuellement invite à tajdîd 3ilm al ousoûl, de reformer les fondements de la jurisprudence), ou une rigidité causée par la prétention qu’à tout jamais la porte de l’Ijtihâd est clôturée.

-         Limiter les règles des dialogues et des débats en revenant vers les véritables sources authentiques qui ont effets lors des débats.

-         Comprendre la bonté, la clémence, et la facilité de la législation islamique et de découvrir les bienfaits de cette religion.

 

[ Cours 4 ]

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